NIGHT OF THE DEMONS [2010]

Remake de La Nuit des Démons sorti à la fin des années 80, ce Night of the Demons nouvelle génération déçoit fortement. Petit film sans prétention et qui a par la suite donné naissance à deux séquelles très inégales, le premier film surfait sur la vague des Evil Dead et consort pour un résultat plutôt réussi sans être toutefois très original. Même si le film peut sembler un brin désuet aujourd’hui, il n’en reste pas moins un bon film d’horreur qui à su se forger un rang de culte auprès des fans du genre. Difficile de croire, au vu du résultat, que ce remake aura droit à la même reconnaissance.

Le réalisateur Adam Gierasch, à qui l’on doit également Autopsy, décrit lui-même son film comme « un délire horrifique à saveur punk rock transpirant le sexe ». Le film bénéficie effectivement de plans nichons propres à ce genre de films et de passages voués à titiller la libido des jeunes mâles, de ce côté-là Gierasch ne nous a pas menti sur la marchandise. Mais pour ce qui est du reste, on repassera. Là où un ton purement horrifique aurait été plus appréciable, Gierasch injecte à son récit une bonne dose d’humour. Pourquoi pas, si encore c’était bien fait! Oui bon, ok, on rigole pas mal pendant le film mais jamais pour les bonnes raisons. C’est dommage, car l’idée de départ était pourtant intéressante. Seulement, le réalisateur et le scénariste ne savent pas trop quoi en faire et multiplient les clichés, les dialogues ridicules, les péripéties navrantes voire redondantes, et des personnages stéréotypés et dénoués d’intelligence qui ne peuvent s’empêcher de prononcer le mot « fuck » dans chacune de leurs phrases. Personnages interprétés par de jeunes acteurs pas forcément très talentueux mais qui font le boulot. On retrouve d’ailleurs des têtes habituées au genre telles que Monica Keena (Freddy VS Jason), Shannon Elizabeth (13 Fantômes), ou bien Diora Baird (Massacre à la Tronçonneuse : Le Commencement), qui participent beaucoup au charme du film. En revanche, ce n’est pas la participation plus que fantomatique d’Edward Furlong en dealer de drogue (la storyline la plus pourrie et la plus inutile du film) qui va relever le niveau. On est loin du John Connor de Terminator 2! À noter également le caméo de la scream queen Linnea Quigley qui interprétait le personnage de Suzanne dans l’original.

On doit quand même admettre que le réalisateur a tout mis en œuvre pour offrir aux adolescents, clairement la cible de ce produit, ce dont ils étaient en droit d’attendre : scènes de nudité, musique tonitruante, rythme soutenu malgré un début assez lent, et des maquillages de qualité. Cependant, même si le fait d’avoir voulu apporter une spécificité propre aux démons est louable (on retiendra surtout la démone capable de projeter des tentacules par les tétons !!!), on ne peut s’empêcher de constater le caractère légèrement Z qui se détache de l’ensemble. À titre de comparaison, le rendu des démons du premier volet était plus effrayant. Le démon Angela, qui est quand même LA méchante de la trilogie originelle, est ici aussi charismatique qu’un jambon! Non pas à cause de Shannon Elizabeth qui s’en sort bien dans le rôle de cette gothique accro au sexe, mais la faute à un maquillage franchement ridicule et un taux de présence plus réduit qu’avant. De même pour le manoir, dont les nombreuses pièces ne sont jamais vraiment exploitées (on voit quasiment toujours les mêmes endroits). S’il avait bénéficié d’un meilleur traitement, il aurait pu ajouter une atmosphère horrifique supplémentaire plus que bienvenue. Seul le trop court passage où les protagonistes tentent de trouver une sortie en passant par les fondations vaut le coup d’œil de ce côté-là.

Un film qui reste sympathique pour ses effusions de sang et son rythme soutenu, mais qui apporte malgré tout sont lot de frustrations qui en font un film oubliable. À voir entre amis pour une soirée pizza ou si vous avez 1h30 à ne rien faire devant vous. En attendant je vais me refaire l’original, nettement plus fréquentable.

INTERPRETATION:


HISTOIRE:


GORE:


SFX


EROTISME:


DIVERTISSANT


AVIS PERSONNEL