WILD BILL [1995]

L’Histoire :
Véritable légende de l'Ouest sauvage, Wild Bill Hickox s'est réfugié dans la ville de Deadwood, dans le Sud Dakota. Un mystérieux étranger décide de mesurer ses talents de pistolero à ceux de Wild Bill et annonce à qui veut l'entendre qu'il ne quittera pas la ville avant de l'avoir abattu. Mais Wild Bill a d'autres obsessions qui pourraient le mener à sa perte...



Mon Avis :
Voici donc un grand western trop méconnu du non moins grand Walter Hill (48 HEURES, LES GUERRIERS DE LA NUIT, …). WILD BILL retrace les derniers jours de Wild Bill Hickox de manière très détaillée, puisque Walter Hill voulait coller le plus possible à la réalité. En découle un western qui n’a rien de classique, mais au contraire, qui porte une atmosphère bien particulière, une atmosphère nostalgique. Car si le film narre les derniers jours d’un homme, il marque également la fin d’une époque, en l’occurrence la fin des légendes de l’Ouest (on y voit lors d’un flashback Hickox faire le show sur scène avec Buffalo Bill, autre légende de l’Ouest, réduits à l’état d’animaux de foire). La fin d’une époque et le début d’une autre donc, celle de la «civilisation» régie par un gouvernement et par des lois ; et non plus par le feu des armes. La ville de Deadwood apparaît alors comme le dernier lieu de l’ancienne époque, celle de l’ouest sauvage, le seul lieu où Hickox peut s’intégrer et se sentir «bien».
Ces thèmes rappellent fortement ceux d’un autre grand western, le magnifique PAT GARRET ET BILLY LE KID de Sam Peckinpah. Pas étonnant quand on sait que Walter Hill a travaillé de nombreuse fois avec le grand Sam, notamment en tant que scénariste sur GUET-APENS. Cette même atmosphère, nostalgique et mélancolique à la fois, se dégage des 2 films, tout deux traversés d’éclairs de violence lors de fulgurantes scènes de duels.
La réalisation de Walter Hill s’adapte parfaitement aux thèmes qu’il traite , notamment par l’utilisation de flashbacks filmés en noir et blanc et mis en scène de façon peu orthodoxes pour un western (plan de travers, caméra à l’épaule, …) relayant cette impression d’une époque révolue.
L’interprétation est excellente : Ellen Barkin est magnifique en Calamity Jane, David Arquette parfait dans le rôle de ce mystérieux homme qui veut tuer Hickox à tout prix, … Mais la palme revient à Jeff Bridges dans le rôle de Wild Bill. Il y est impérial, faisant ressortir toute la souffrance intérieure de son personnage. Il trouve clairement en Wild bill le rôle le plus charismatique de sa carrière.
WILD BILL est donc un western magnifique, atypique et bouleversant. Un film à ne pas louper pour tous les fans de western. Un grand film à (re)découvrir absolument !

Pour l’anecdote, il est amusant de voir que Walter Hill produira plus tard la série DEADWOOD dont il réalisera le 1er épisode. On y retrouve dans les premiers épisodes l’histoire de Bill Hickox, interprété cette fois par Keith Carradine qui jouait dans le film WILD BILL le rôle de Buffalo Bill.