KILLING POINT [2009]

L’Histoire :
Jacob King est un homme au passé douloureux, hanté par le souvenir du meurtre de son frère jumeau à l’âge de 12 ans. C’est sans doute cet évènement tragique qui fait de lui aujourd’hui l’un des meilleurs flics de Memphis. Enquêtant sur un mystérieux tueur en série surnommé le ‘Révérend’, Jacob tente de déchiffrer les codes que ce dernier laisse derrière ses meurtres avant qu’il ne frappe à nouveau. L’affaire se complique lorsque Billy Joel Hill, un tueur sadique que Jacob a fait enfermer, sort de prison assoiffé de vengeance…



Mon Avis :
Après un rendez-vous manqué dans le domaine de l’horreur (le décevant AGAINST THE DARK), le Master nous revient dans un thriller orienté ‘tueur en série’ et écrit par ses soins.
Mais parlons directement du (gros) point noir du film, c'est-à-dire son montage. Un montage catastrophique qui s'évertue à prolonger au maximum les scènes d'action quitte à les rendre ridicules (le mec qui passe par la fenêtre – on dirait qu’il y passe 6 fois ; la baston du bar – allongée à mort et on y voit à fond la doublure de Seagal ; la fusillade qui s'en suit – trop longue avec plein d’aller-retour de Seagal qui tire dans un sens puis dans l’autre, ....). La réutilisation multiple de mêmes plans et le montage saccadé empêche souvent la lisibilité de ce qui se passe et c'est bien dommage. Mais ce montage foireux est-il dû à l'incompétence du réalisateur ou à celle des producteurs ? J’y reviendrai plus tard.
Car hormis ce (gros) défaut, le film possède des qualités qui en font, je trouve, un bon film. Déjà le scénario écrit par un Seagal qui souhaite un peu changer de registre. C'est censé être un vrai thriller et pas un gros film d'action. Seagal l’avait déclaré à l’époque, il souhaitait faire un film avec moins d’action, mais plus porté sur l’ambiance, d’où l’orientation vers le thriller façon ‘SEVEN’. Si l’histoire n’est pas la plus originale qui soit, elle a le mérite d’aller dans la direction voulue et d’éveiller l’intérêt. D’autant que le Master n’a jamais vraiment tourné dans de purs thrillers. L’OMBRE BLANCHE avait beau parler de serial killer (pour mieux brouiller les pistes), le film était plus un buddy-movie façon L’ARME FATALE. Ce léger changement de genre est donc un excellent point. Et puis revoir le Master dans un rôle de flic pur et dur fait vraiment plaisir (y en avait marre de ces rôles d’ex-agent de la CIA au passé trouble !). D’autant qu’il y joue un flic aux méthodes plutôt expéditives à la limite du sadisme ! Faut voir la scène d’interrogatoire où il fait mettre à un truand le rebord du bar entre ses dents, et le frappe à chaque mauvaise réponse. Le pauvre en perdra quelques dents ! Où encore cette autre scène où le Master utilise un marteau pour briser les os (genoux, coudes, cotes …) à son adversaire ! Des scènes jouissives qui rappellent le Seagal de la grande époque de JUSTICE SAUVAGE ou DESIGNE POUR MOURIR !
Un autre bon point est la réalisation hors scènes d’action. Le réalisateur arrive à poser une ambiance sombre et malsaine, aidée par une magnifique photo. Lors des scènes de nuit par exemple, l’image baigne dans de superbes lumières bleues/vertes, aidant ainsi à créer cette ambiance de pur thriller qu’aurait dû être en réalité le film. Et c’est justement quand je vois la qualité de cette réalisation que je me pose des questions quant au montage final foireux. Mon intime conviction me fait penser que le réalisateur a perdu le contrôle de son film. C’est de l’hypothèse, mais je pense qu’il a dû livrer une version vraiment ‘thriller’ qui a déplu aux producteurs. Ces derniers attendent d’un film avec Seagal de l’action et de la baston, ce qui n’était pas les intentions de départ du film. Je pense donc que les producteurs ont imposé de remonter le film en accentuant l’action. Et ça, c’est vraiment dommage, car le film pouvait très bien se passer de ces scènes !
Au final, KILLING POINT m’a donc plutôt plu. En fait, je l’ai surtout apprécié pour le film qu’il aurait pu être sans ce montage merdique, mais même en l’état actuel, il n’est pas ennuyeux et on le suit avec plaisir et intérêt.
Ah oui, une dernière chose. La conclusion du film est vraiment… surprenante, mais totalement ridicule. Je n’ai pas compris l’intérêt de cette scène, mais elle m’a bien fait marrer !