MAUSOLEUM (1983)

Bien que le film soit de 1981, celui-ci n’a été distribué chez nous qu’en 1983! Le film a été plutôt bien accueilli à l’époque et a réussi à se forger une petite réputation. Il a obtenu le prix du Jury au 13ème festival du film fantastique de Paris, le prix du public, ainsi que le prix de la meilleure actrice pour Bobbie Bresee, faisant de Mausoleum le film le plus primé du festival cette année-là. Avec une telle aura et une affiche aussi somptueuse, le fan de films d’horreurs que je suis se devait de le visionner!

Je dois dire que ça commence plutôt bien! Après un court générique, on fait la connaissance de Susan enfant, pleurant sur la tombe de sa mère juste après l’enterrement. La mise en scène est simple mais efficace. Alors que sa tante veut la ramener à la maison, Susan pique une crise et s’enfuit à toutes jambes. S’enfonçant de plus en plus dans le cimetière, elle finit par découvrir le fameux mausolée, qui semble l’appeler. Attirée irrésistiblement par l’endroit, elle s’y engouffre. Dès lors, tout est mis en œuvre pour apporter une atmosphère étrange : éclairs, vue d’en haut, ombre mystérieuse, bande son, et même des couleurs dont les tons ne sont pas sans rappeler le cinéma de genre italien. Si la scène n’est pas vraiment terrifiante, elle fait quand même son petit effet !!!

La suite n’arrive malheureusement pas à convaincre totalement! Bien qu’alléchant, le scénario ne décolle pour ainsi dire jamais et pratiquement tout est dit dans le synopsis. Au mieux on en apprendra un peu plus sur cette malédiction et sur le fait que Susan se sente attirée par le mausolée mais c’est tout. Et cela dès les premières minutes du film! Sans parler de la fin, très décevante et vite expédiée!

Autant vous dire qu’une fois toutes les données fournies, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent! A commencer par la mise en scène, qui n’essaie même pas de rattraper le manque d’ambition du scénario. Le film est plat, les longueurs sont légions, et l’ennui pointe souvent le bout de son nez. Le jeu des acteurs est bon sans être excellents mais a parfois tendance à être exagéré.
Mais ce qui choque le plus, c’est la sensation qu'on a de naviguer entre le très bon et le moins bon, pour ne pas dire ridicule ! Le film distille son lot d’humour (volontaire ou non) qui annihile ainsi tout effet de peur. L’exemple le plus flagrant réside dans le personnage de la femme de ménage qui, en plus d’être caricatural (elle est noire), se contente de lancer quelques blagues en s’enfilant deux verres de Whisky, le tout agrémenté d’une musique tout droit sorti de Ma sorcière bien aimée ou La petite maison dans la prairie !

Mausoleum n'est pas pour autant dénoué d'intérêts. On appréciera tout d'abord la beauté sculpturale de Bobbie Bresee, qui passe le plus clair de son temps en nuisette ou dans le plus simple appareil! On peut dire que la belle sait user de ses charmes pour assouvir ses besoins meurtriers.

Mais ce qui permet surtout de rester éveillé tout au long du film, ce sont les morts plutôt sanglantes qui jalonnent le récit. L’une des scènes les plus mémorables, mais trop brève, étant sans nul doute la transformation de la poitrine de Susan en deux petites créatures mangeuses de chairs. Ces scènes bénéficient pour cela d’effets spéciaux réussis signés John Carl Buechler, à qui l’on doit également les maquillages de Re_Animator de Stuart Gordon, ou plus récemment ceux de Hatchet/Butcher d'Adam Green. On peut cependant regretter un démon final trop pataud et caoutchouteux pour convaincre et qui prête plus à sourire qu’autre chose!

Un film sympathique donc, souvent à la limite du nanard, et qui permet malgré tout ses défauts de passer un bon moment. Mais je me demande encore ce qui a bien pu passer dans la tête des gens pour qu’à l’époque le film décroche tout ces prix !!! Ah mais si je sais....



INTERPRETATION


HISTOIRE


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