RESIDENT EVIL: AFTERLIFE [2010]

Quand on en est au 4ème volet d’une franchise cinématographique, on sait généralement à quoi s’attendre. On assiste parfois à un changement de direction, bienvenue ou non, mais c’est rarement le cas. Pourquoi changer une recette qui a fait ses preuves ? C’est donc sans grande surprise que Resident Evil: Afterlife se lance sur les traces de ses prédécesseurs. Est-ce un mal ? Oui, pour ceux qui n’étaient déjà pas très fans de la saga. Mais pour ceux qui, comme moi, ont apprécié les précédentes aventures d’Alice, cet épisode vaut largement le coup d’œil, et s’avère même être la meilleure des trois suites, voire le meilleur épisode tout simplement.

Je dois vous avouer qu’au début, j’avais un peu peur de voir le résultat sur grand écran vu le nombre de mauvaises critiques qui faisaient état de ralentis et bullet time à profusion, de scènes copier-coller sur Matrix, Blade, ou encore Zombie , et même de pièces tombant des créatures une fois vaincues, à la manière de Super Mario Bros (si, si, véridique !). A ma grande surprise, et heureusement, je n’ai trouvé rien de tout ça dans le film. Si Paul Anderson parsème son récit de ralentis, ils sont cependant utilisés à bon escient et ne sont pas pompeux et désagréable à regarder. En tout et pour tout, ils doivent ne représenter que 7 ou 8 minutes du long-métrage, combat entre Claire et Le Bourreau inclus. Sur 1h30 de film, c’est tout à fait raisonnable. Pour ce qui est des ressemblances avec les films précédemment cités, bien sûr qu’il y en a (quoique pour Zombie , je ne vois pas !), mais de là à dire que c’est du plagiat pur et dur, il ne faut pas exagérer. Pour ce qui est de Matrix, il a fallu qu’une personne cite ce film pour que tout le monde parte là-dessus. La scène de la bande-annonce ? Pour avoir revu Matrix Reloaded récemment, je ne vois pas où est le copier-coller. Rien n’est identique, si ce n’est qu’elle saute par une fenêtre tout en tirant. Le bullet-time ? Ben ce n’est pas parce que Matrix a été le précurseur en la matière qu’aucun autre film ne peut utiliser ce procédé. Et puis franchement, à part quelques exceptions, quel film aujourd’hui peut se targuer de proposer un scénario et une mise en scène originaux ? Et pour ce qui est des pièces qui ressortent des ennemis, ce phénomène trouve une explication très simple dans le film. Alice se trouve soudainement prise de passion pour les pièces de monnaies, avec lesquelles elle a la bonne idée de recharger ses fusils. J’ai trouvé que c’était une idée plutôt intéressante en fait. Pas novatrice, certes, mais sympathique.

Comme vous avez pu le constater, l’histoire ne fait pas dans l’originalité et se contente de reprendre grosso modo le scénario du précédent film. En fait, on peut dire qu’Afterlife constitue la seconde partie d’Extinction, prolongeant la trame de ce dernier, tout en apportant suffisamment d’éléments nouveaux afin d’éviter les redites. Le scénario, s’il préfère se concentrer sur l’action plutôt que sur ses personnages, permet cependant de retrouver certains protagonistes des anciens films mais également des jeux. Outre Alice et Claire, je pense notamment à Chris Redfield, joué par un Wentworth Miller (Prison Break) qui s’en sort plutôt bien mais qui manque néanmoins de charisme pour endosser le costume de ce personnage devenu culte (il ne suffit pas de plisser les yeux à longueur de temps et de garder la tête haute pour faire le dur !), mais surtout à Albert Wesker. Joué par Shawn Roberts (déjà rompu aux films de zombies avec Land of the Dead et Diary of the Dead de Romero), on a véritablement l’impression de voir le personnage prendre vie devant nos yeux, avec tout les effets négatifs que cela implique. S’il n’y a rien à redire sur la performance de l’acteur, qui s’en tire très bien, le personnage aurait mérité un traitement un peu moins caricatural. C’est lui le méchant de l’histoire, et on veut nous le prouver. Posture, distinctions physiques, voix graveleuse. Tout y passe. Mais dans un univers comme Resident Evil, ça va de soit et ça paraît totalement légitime. Par ailleurs, on ne peut pas reprocher à Anderson sa volonté d’insérer des éléments du jeu, qu’ils soient justifiés ou non. Quid du bourreau, ou des zombies las plagas ? Rien n’explique vraiment leurs présences. On ne peut faire que des suppositions. Mais leurs présences permettent néanmoins d’étoffer un peu plus le bestiaire de la saga qui manquait sérieusement d’innovations depuis Apocalypse. De plus, certains verront le copier-coller du combat contre wesker provenant de Resident Evil 5 comme un manque d’inspiration de la part d’Anderson, d’autres verront ça plutôt comme un clin d’œil. A vous de trancher!

Paul Anderson s’en tire très bien au niveau de la mise en scène, surtout lorsqu’on voit les contraintes apportées par la caméra 3D employée. La scène du pré-générique est magnifique ! Les scènes d’actions sont très fluides et tout à fait lisible. Et ce n’est pas du aux ralentis. Seul le combat opposant Claire au Bourreau, la seule scène intégralement au ralenti, manque sérieusement de dynamisme. Le résultat n’est pas très convainquant et est même franchement gonflant, je dois l’avouer. Mais ce passage se laisse regarder malgré tout. De toute façon, ça ne peux pas être pire que le combat final opposant Alice à Némésis dans Apocalypse! Le film est également soutenu par de bons acteurs, et des effets spéciaux et des décors post-apocalyptiques réussis, qui apportent beaucoup de charme et de crédibilité à l’ensemble. Sans oublier la bande-son composée par Tomandandy, magistrale. Si elle peut décontenancer au début, elle colle parfaitement à l’univers de ce Resident Evil, mélange d’action, de technologies, et de désolation.

Petit mot également pour la 3D, principal argument de vente de cet épisode tout de même. Autant vous prévenir tout de suite, je n’ai pas vraiment d’expérience en la matière ; le seul film utilisant cette technologie que j’ai eu l’occasion de voir étant Destination Finale 4 (oui, j’ai loupé le coche Avatar au cinéma). Si la 3D dans le film de David R. Ellis était inutile, je dois reconnaître qu’elle rend plutôt bien ici. Paul Anderson s’amuse à projeter des objets, du sang, ou encore des débris à la tronche des spectateurs. Certains éléments du décor sont également mis en relief, permettant ainsi d’avoir plusieurs profondeurs de champs. On s’y croirait presque! Mais ce n’est pas non plus l’extase. Et vers la fin, je n’ai plus rien ressenti, dommage. Cela dit, pour un premier essai, c’est vraiment pas mal. Et puis je ne sais pas si la position du spectateur joue un rôle sur la perception qu’il a de la 3D, mais je me trouvais au fond, un peu à droite de l’écran. Ceci explique peut-être cela.

Un film à prendre finalement pour ce qu’il est : Un excellent divertissement dans la lignée des précédents, qui n’est pas là pour révolutionner le genre ou encore proposer une œuvre philosophico-intellectuel, mais pour divertir le spectateur. Tout ce qu’on était en droit d’attendre d’Afterlife. Un petit conseil avant de conclure, restez pendant le générique, vous aurez une petite surprise !







INTERPRETATION


HISTOIRE


ACTION


GORE


DIVERTISSANT


AVIS PERSONNEL