TAXIDERMIA [2006]

FICHE TECHNIQUE :

Date de sortie cinéma : 23 août 2006
Film déjà disponible en DVD depuis le : 28 mars 2007

Réalisé par György Pálfi
Avec Csaba Czene, Istvan Gyuricza, Piroska Molnár...

Titre français : Taxidermie
Interdit aux moins de 16 ans
Long-métrage français , autrichien , hongrois .
Genre : Inclassable !
Durée : 01h31min
Année de production : 2003
Distributeur : Memento Films

CRITIQUE

TAXIDERMIA est un film que l'on voit trop rarement dans une vie. Des films aussi malsain, d'une beauté aussi rare, et une réalisation aussi belle, font de ce chef d'oeuvre une oeuvre totalement à des années lumières de ce que l'on a l'habitude de voir ! Un chef d'oeuvre inclassable que je souhaite vous faire partager mon avis sur ce film.

TAXIDERMIA est film que j'entendais beaucoup parler, et pas forcément en bien, mais en ayant entendu beaucoup de réaction du genre que c'est très dégueulasse, même pour un mec qui adore le cinéma de genre, quelques uns dans mon entourage m'ont avoué avoir vomi devant ce film. Pour d'autre, j'ai entendu dire que c'était un film totalement immonde, et pour d'autre un film extrêmement magnifique.
Repoussant sans cesse cette vision, j'ai voulu le voir enfin par curiosité ! Ne m'attendant à rien de spécial au vu de la bande annonce, le choc en fût plus grand (car oui moi aussi il m'a retourné ce film ), et le plaisir émotionnelle fût total.

TAXIDERMIA parle en réalité de trois histoires. De Trois hommes. Le grand-père, le père et le fils. Le grand-père est un officier, le fils est un athlète et le petit-fils est un taxidermiste. Le sujet principal du film est le feederisme.

Le feederisme est le fétichisme de l'obésité. C'est un rapport de dominant/dominé entre celui qui nourrit l'autre ( on l'appelle le feeder ), et celui qui est nourrit on le nomme le feede. Le feede est normalement dans cet art, incapable de bouger, de se déplacer. Cela est clairement affiché tout le long du film. J'y reviens plus en détail par la suite.

Mais pour comprendre le feederisme, il faut comprendre et voir le film comme un tout. Ainsi, le film débute par la période du grand-père :

Le grand-père est interprété par Csaba Czene dans le rôle de Vendel Morosgoványi. Très vite on comprend que le grand-père est un sacré fou ! S'amusant et se masturbant avec une bougie allumée, le bonhomme est voyeur et n'hésite pas à se taper des masturbations dans des trous d'une cabane en bois. Très porté par l'energie de ses couilles, le bonhomme ne pense et ne rêve que d'avoir un rapport sexuel avec les femmes de la maison d'à côté où il n'est qu'un simple officier qui doit monter la garde la nuit, dans une période de guerre froide. Son supérieur hierarchique, son lieutenant est tout aussi sauvage que lui, mais bien plus raisonné dans sa tête que le pauvre Morosgovanyi.

Très vite on comprend à la vision de ce premier acte logistique, que le film ira très loin dans le délire. Plan pornographique à l'appui ( on voit des phallus à tout va), la première partie nous plonge dans le jusqu'où boutiste d'un monde fou, dégueulasse, trash de l'âme humaine mais sans oublié toute la beauté.
Vous allez trouvé une décapitation d'un porc, d'une relation sexuelle avec les morceaux décapités de ce dernier. Sans trop spoiler, vous allez vite comprendre que le court-métrage de Nacho Cerda' AFTERMATH est une tendresse à côté.

Mais cette première partie est essentielle ( et très drôle faut le reconnaître, plus c'est fou plus on se marre devant ) pour comprendre la seconde partie du film. Partie où c'est le fils de Morosgovaniy qui prend le relais.

Dans la seconde partie du métrage, son fils Kàlman est interprété par Gergely Trócsányi, acteur d'une obèsité à faire peur.
On nous le présente dans une compétition hors norme, celui qui bouffe le plus en un temps record. Autant vous dire, que toute la partie de la compétition des grosses quantités de bouffe en fera vomir plus d'un.
On y découvre en effet, que Kàlman est entrainé par le lieutenant de son père, qui l'entraine à manger des quantités astronomique en un temps record. C'est là que le feederisme prend vraiment tout son sens.
Mais ne croyez pas que la deuxième partie ne soit pas drôle, loin de là. Par exemple, lors de ce concours, les athlètes obèses après les éliminatoirs vont vers bacs où leurs entraineurs respectifs leur donne un breuvage pour qu'ils vomissent pour la suite de la compétition.



Oui vous avez bien lu, qu'ils vomissent et ne croyez pas que vous serez épargné ! Vous verrez le dégueulu de ces athlètes. Mais ce qui est drôle, c'est lors du passage qui personnellement j'adore, c'est quand Kàlman, pendant qu'il vomit parle de la gonzesse qu'il convoite qui est dans le public avec son adversaire à côté lui. Voilà le genre de discussion entre deux gerbes. Comment ne pas aimer le film avec ce genre de scènes dedans ?
La deuxième partie se poursuit jusqu'à l'arrivé du fils de Kàlman, seconde partie à la diégétique bien spécifique ( genre docteur m'a femme est une championne de la catégorie viande etc. ) qui est aussi belle que cruelle. Difficile de ne pas éprouvé dans cette seconde partie non seulement du dégoût, mais une énorme émotion envers Kàlman. Quand Kàlman découvre l'anatomie de son fils à sa naissance, cela nous emmène dans une transition vers une troisième partie absolument exceptionnelle.



Le fils de Kàlman, Lajos Balathony est interprété par Marc Bischoff passionné par son métier, la taxidermie.
Dans cette troisième partie, le film nous plonge dans un malsain ULTIME où toutes les parties comiques n'existent plus. Kàlman est ici âgé est son obésité est MONSTRUEUSE. Hélas pour son fils, son père ne l'aime pas car non seulement il est très maigre, mais en plus il ne supporte qu'il soit taxidermiste et non un athlète comme lui, une ancienne star de ce sport national.
La troisième partie nous montre les occupations de son fils Lajos, son travail bien fait et ses rapports houleux avec son père.
Le film va se terminer dans une beauté narrative et macabre dont je ne vais pas vous spoiler pour que vous découvriez ce film d'exception.



Les décors sont authentiques, je veux dire par là que c'est glauque, glacial, froid. Le décor le plus incroyable du film est sans conteste la salle d'opération personnelle de Lajos dans la troisième partie ! Bref, ils sont si bien intégré au film que l'on a pas une seconde le temps d'analyser tout les décors. Mais ils sont bien spécifique, bien unique et terriblement efficace.

Une note sur la mise en scène, avant de parler des effets spéciaux. La mise en scène est d'une élégance à tomber par terre. Pour ceux qui ont vu le film, je veux parler par exemple du passage dans la première partie avec la salle de bain. On est constamment sur une base de repère spatio-temporel sur le moment présent, et puis la minute qui suit on est plus du tout si on est dans le passé, le présent et le futur. Tout ça pour vous dire, qu'en plus d'une interprétation générale prodigieuse, la mise en scène n'en reste pas moins.

Sur le plan un peu technique, le format scope de l'image écrase davantage les personnes obèses, et la photographie glacial rend le film très chirurgical, alors avec les passages où nous avons des scènes où la fascination de la peau et du corps sont mis en avant, vous ressentez un sentiment controversé de beauté macabre et de dégoût. Et réussir un aussi bel exploit, c'est l'oeuvre d'un artiste un vrai.

Les effets spéciaux bien que minime dans le film sont saisissant de réalisme ( où l'on voit Lajos travaillé dans la troisième partie ), il y a un passage onirique dans la première partie qui est très réussi numériquement je trouve. Par contre, ce qui est le maquillage le plus inquiétant, le plus réussi et le plus fascinant c'est Kàlman vieux quand son fils s'occupe de lui. Par conséquent, je n'ai rien de plus à dire sur eux.





La musique du film va très bien avec l'ensemble, et se fond parfaitement avec l'univers décrit ! Elle nous plonge dans notre inconscient sans aucun problème ! Bref, c'est très agréable. Mais vu que le film se base sur des images avant tout choc, on a pas vraiment le temps d'apprécier la musique la première fois que l'on voit TAXIDERMIA.

En conclusion, TAXIDERMIA ne peut pas laisser indifférent. Que l'on aime ou pas le film, celui-ci marquera les esprits pendant longtemps je pense. Muni d'une interprétation exceptionnelle où il n'y a pas un acteur qui ne se mettent pas en danger pour la réussite de leur prestation, la mise en scène élégante et froide reste assez neutre pour le spectateur fasse son propre avis sur le film le plus dérangeant que j'ai pu voir. Très macabre, très noir, très drôle aussi, tour à tour dégoûtant et poétique, magnifique et gerbatif, le traitement du feederisme m'a paru très beau et très malsain à la fois. Ce film que certains qualifient d'OFNI n'est rien d'autre qu'à mes yeux un chef d'oeuvre que l'on est pas prêt de revoir. Une pépite trop rare à mon goût.

Ma note : 10/10

INTERPRETATION

HISTOIRE

SFX

GORE

INTERET

AVIS PERSONNEL
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TRAILER :