SYNOPSIS:
Dans un environnement sombre et onirique, l'amour impossible entre une jeune femme et un petit garçon criminel. AVIS:
Alors, on est beaucoup ici à ne pas supporter le cinéma français de nos jours. J'en suis le premier à être ainsi mais ce film
La ville des pirates mérite largement le coup d'oeil. Parce que ce n'est pas un film français normal, c'est un film français surréaliste. Cela change des films banal, on est en plein onirisime et il est considéré comme un film de genre fantastique.
Le synopsis ne rend pas hommage au film, qui a une immense richesse. On ne vous explique rien, c'est très objectif, chacun peut y voir ce qu'il veut, mais c'est loin d'être creux. Bien sûr, ce n'est pas un film gore, encore que le sang coule et qu'il y a des passages horrifique qui marquent le cerveau (je pense aux plans finaux).
En fait, je pense que le film parle de l'amour. Dans toutes ses facettes et les plus noir. Il faut quand même voir un père qui paye sa fille pour coucher avec elle. La fille qui devient la mère incestueuse et fiancée avec un enfant criminel ou voir les amours que cette femme est capable de donner à un schyzo qui a plusieurs personnalités, autant féminine que masculine. Les images marquent le cerveau, j'ai rarement vu un film français autant m'hypnotiser et me fasciner. Il n'y a pas de dramaturgie propre, pas de réelle histoire, il y a une volonté farouche d'être contre la dramaturgie, les films classiques comme on le voit.
Il y a des séquences et des plans, je me suis demandé si Spielberg n'a pas piqué des plans du films pour les intégrer à son esthétisme (un plan avec le gosse, on dirait du pur Spielberg dans ses films de SF. Très étonnant, pour un film de 1983 !). J'ai plus eu l'impression aussi de voir du Argento de la grande époque (les images sont baroques, très belles dans ses couleurs, dans ses cauchemars), m'évoquant plus
Inferno.
Quand le film se finit, il faut un peu de temps pour le digérer, on se pose des questions sur ce que l'on a vu, son sens, sa philosophie. Onirique, des images et des plans étonnants, des thèmes qui renvoient à du déviant, on peut même trouver des germes ici ou là à
Fog de Carpenter. Les dialogues sont des poèmes, des réflexions sur la vie, son ennui, son absurdité, son irréalité.
La ville des pirates m'a apparu être un jeu de mots, car c'est plus "la vie-île des pirates".
J'ai découvert ce cinéaste qui est Raoul Ruiz, grand monsieur du cinéma franco-chilien que je ne connaissais pas. Pour ma part, j'ai accroché à son univers, ses théories, ses pensées.
Bien sûr c'est pas un film qui va plaîre à tout le monde, qui peut même rebuter mais croyez-moi c'est un film unique, fascinant et si vous aimez les films bizarres, étonnant et une autre façon de ce que peut être le cinéma, n'hésitez pas !
Je vais pas mettre de trailer, le film est visible en entier sur Youtube et en français.