PHANTASM II [1988]

Neuf années se sont écoulées depuis la sortie de Phantasm et c’est avec toute logique, et sous la pression des fans, que Don Coscarelli décide d’offrir une suite à son film. Disposant d’un budget plus conséquent (3 millions de dollars au lieu de 300 000) et reprenant les mêmes personnages que dans ce dernier, à la seule différence que le personnage de Mike n’est ici plus incarné par A. Michael Baldwin contrairement au reste de la saga mais par James LeGros, Phantasm II est une petite réussite et se paye même le luxe d’être plus réussi que le film dont il est la suite.

N’ayant pas énormément apprécié le premier Phantasm, c’était avec une certaine appréhension que j’ai entamé le visionnement de cette suite. Eh bien finalement ça a été une très bonne surprise, qui prouve bien qu’il ne faut pas se cantonner à certains préjugés. Avant de découvrir la suite des aventures (ou mésaventures) de Reggie et Mike contre le « Tall Man », le film reprend exactement là où le précédent se terminait, nous gratifiant au passage d’une scène supplémentaire dans le but de faire le lien entre les deux volets. Cette courte scène d’intro à au moins le mérite d’être clair : Phantasm II sera plus orienté action que son aîné, ancrant de ce fait cette suite dans la pure tradition des années 80. En effet, Coscarelli puise directement son inspiration d’œuvres horrifiques de cette décennie, notamment Evil Dead II de Sam Raimi, à qui le réalisateur rendra hommage à travers plusieurs scènes. Comme ce dernier, le film de Coscarelli peut d’ailleurs s’apparenter plus à un remake qu’à une véritable suite. La majorité des scènes du premier film y sont reprises mais avec toujours plus d’action, de gore, et même une petite dose d’humour sympathique. On retiendra surtout la réapparition de la boule perforeuse qui, en plus de s’être démultipliée, possède de nouvelles fonctions plutôt radicales pour qui se trouve sur son chemin. Un changement de ton plus que bienvenue, et qui permet de donner un peu de tonus à l’ensemble, ce dont manquait cruellement le premier opus selon moi.

Mais si l’action est bien plus présente que précédemment, elle n’empiète heureusement pas sur l’aspect macabre qui faisait une des forces de Phantasm. En élargissant le champ d’action du « Tall Man », Coscarelli nous offre la terrible vision d’un monde voué à disparaître, où villes fantômes et cimetières semblent être les seuls vestiges. Une vision qui fait froid dans le dos et qui perdurera jusqu’au générique final. Malheureusement, certaines idées pour le moins risibles viennent atténuer cette atmosphère. À commencer par l’une des plus mauvaises idées du premier opus : les nains. Déjà ridicules dans le film précédent, ils le sont encore plus dans celui-ci. On aurait dû interdire à Coscarelli de les incorporer dans sa saga, surtout qu’il ne peut s’empêcher de les rendre plus ridicules d’épisode en épisode. Autre idée risible : le fait qu’on entende à certains moments les pensées des personnages, ou bien le fait qu’ils puissent communiquer lorsqu’ils sont endormis, ce qui a le don d’aboutir le plus souvent à des scènes qui valent le détour. Comme lorsque nos deux jeunes tourtereaux se déclarent leur flamme dans un rêve, ou lorsqu’ils s’embrassent fougueusement alors que c’est la première fois qu’ils se rencontrent. Si seulement c'était aussi simple que ça !!! On peut regretter également une perte de vitesse dans le rythme lorsque nos protagonistes se barricadent dans une maison déserte. Alors qu’on aurait pu espérer une réinterprétation de La Nuit des Morts-Vivants avec le « Tall Man » est ses sbires en guise de zombies, on a droit à un passage totalement inutile et qui ralentit énormément le récit. Surtout qu’au bout du compte, nos héros se retrouveront au funérarium -lieu de la confrontation finale- alors qu’ils s’y étaient rendus 10 minutes plus tôt dans le film. Des défauts certes handicapants pour le film mais qui ne viennent néanmoins pas gâcher le plaisir ressentie lors de sa vision.

Au final, une suite bien meilleure que son modèle, loin d’être parfaite il est vrai, mais l’amour du réalisateur pour le genre se ressent et c’est le principal. On passe un très bon moment pendant le film, et on espère même voir débouler une suite pour en savoir plus. Vœu qui sera exaucé avec le sympathique Phantasm III : Lord of the Dead.

INTERPRETATION:


HISTOIRE:


GORE:


ANGOISSE:


DIVERTISSANT:


AVIS PERSONNEL: