TITRE: Le Mort Vivant (VO: Deathdream / Autres titres: "Deathdream","Dead of Night", "The Veteran", "The Night Andy Came Home", "Whispers", "Night Walk" ou encore "Soif de Sang")
REALISATEUR: Bob Clark
SCENARIO: Alan Ormsby
PAYS: Etats-Unis/Canada/Grande-Bretagne
ANNEE: 1972
MUSIQUE: Carl Zittrer
AVEC: John Marley, Lynn Carlin, Richard Backus, Henderson Forsythe, Anya Ormsby, Arthur Anderson, Jane Daly, Michael Mazes, Arthur Bradley, Mal Jones, David Gawlikowski, Virginia Cortez, Bud Hoey
HISTOIRE: Une nuit, à la lumière des explosions d’obus, le jeune soldat Andy Brooks et son coéquipier Darren évoluent dans la jungle vietnamienne. Invisible, l’ennemi abat Darren, puis Andy, d’une balle en plein coeur. Tandis qu’il s’écroule, la voix de sa mère se fait alors entendre, lui rappelant sa promesse de revenir à la maison.
Brookstown, Etats-Unis : un officier frappe à la porte de la famille Brooks pour apporter la triste nouvelle. Le chagrin de Charles, père de Andy, et de Cathy, sa sœur, est aggravé par l’hystérie de sa mère Christine, qui refuse d’accepter la vérité des faits. Au beau milieu de la nuit, Charles la découvre oscillant dans un rocking-chair, une bougie sur les genoux et s’adressant à son fils dans les ténèbres : "Tu ne peux pas mourir…tu es vivant… je peux le sentir…", murmure-t-elle. Du coup, quand Andy se présente à la porte un moment plus tard, c’est bien sûr la stupeur, puis la joie.
Mais pas pour longtemps…
MON AVIS: Voila un film bien particulier dans le paysage du film de zombies! En effet, il ne décrit pas ici une invasion de mort vivants, mais suit l'évolution d'un seul d'entre eux, Danny, revenu chez lui après avoir été tué au VietNam, étant ainsi un des premiers films à mettre en images le traumatisme causé par le conflit chez les soldats américains. La famille d'Andy, c'est la famille moyenne idéale aux Etats Unis: les parents aiment leurs enfants, la fille est brillante, le fils sert son pays, même le chien est d'une incroyable docilité.
Un cadre qui va trancher radicalement avec le retour d'Andy, et ses répercussions. Car si à premiere vue le fils de la famille n'a pas changé, quelques détails inquiètent: lui qui était si gai est devenu froid, cynique et distant. Vide. Il passe rapidement le plus clair de son temps à s'isoler dans sa chambre, semblant perdu dans ses pensées. Un comportement qui va peu à peu devenir suspect: sa famille ne le reconnait plus, ses amis doutent, il est progressivement mis à l'écart...jusqu'à l'explosion de l'horreur, due aux nouveaux besoins d'Andy pour conserver son corps intact.
Le film de Bob Clark, qui réalisera 2ans plus tard l'excellent Black Christmas, est une oeuvre politique et sociologique extremement forte, métaphore du malaise des soldats américains de retour chez eux après avoir vécu les horreurs de la guerre, malaise qui entraîne la déchéance de l'individu (une déchéance physique dans le cas du film) et de son cercle de proche, la famille se déchirant totalement autour du fils.
Andy est joué par Richard Backus, dont la carrière au cinéma est étonnament courte au vu de la qualité de sa prestation. Son visage lisse traduit de façon impeccable le manque d'émotions ressenties par le nouveau Andy, manque quand il se forme. Un visage qui se transforme en horrible rictus lors de ses accès de violence, puis se détériore peu à peu quand, incapable de subvenir à ses besoins en sang, il reprend l'apparence d'un cadavre. Il s'agit ici d'un mort vivant bien particulier, puisqu'il parle, se nourrit de sang (comme un vampire). A ses cotés, John Marley et Lynn Carlin, dans des rôles qui leur vont comme un gant, et qui avaient déjà tourné ensemble sur le "Faces" (1968) de John Cassavetes.
Bref, ce Mort Vivant est un drame horrifique extremement touchant, doublé d'un message politique très intelligent, dans la lignée de ceux de Romero. Il comporte également son lot de scènes cultes, comme la troublante scène de la discussion à table, celle du chien ou celle du cinéma. Un véritable bijou, qui est pourtant encore trop peu connu, malgré une sortie en DVD en France il ya quelques mois!
INTERPRETATION Backus est phénomenal dans le rôle principal, Marley et Carlin parfaits en tant que parents dépassés par les événements.
HISTOIRE Un film de zombies très intelligent, qui est un des premiers à évoquer le traumatisme du Viet-Nam.
VIOLENCE La violence intervient par à-coups, le film prenant le temps de raconter son histoire. Mais quand le film bascule dans la violence, il ne le fait pas à moitié.
GORE Juste ce qu'il faut pour un film de ce genre.
ANGOISSE Quelques sursauts, et une ambiance souvent pesante.
SFX Les maquillages sont exceptionnels. D'ailleurs, on retrouve un nom connu parmi les assistants: celui de Tom Savini!
DIVERTISSANT Le film est passionnant, si on adhère à son rythme assez lent, notamment dans la pemière partie. La seconde, qui bascule vraiment dans l'horreur, accèlère largement tout ça.
ACTION Assez lent, le film mise davantage sur la psychologie.
AVIS PERSONNEL Un de mes films préférés, tout simplement!
ANECDOTES: dans les anciennes copies françaises du film, la musique du film de Carl Zittrer est remplacée par celle de L'Au dela de Fulci!
;) voila, j'avais envie de vous parler de ce film, injustement méconnu, qui est un de mes préférés. C'est ma premiere chronique sur le forum, donc j'espere que ça convient, au pire hésitez pas à me faire corriger ce qui va pas :oops: